Albert Codinach de Planète Oui : la croissance du renouvelable se fera avec beaucoup de développement
QuiEstVert donne la parole à ses membres ! Albert Codinach, CEO de Planète Oui, a pris le temps de répondre à notre questions et nous donne sa vision de la transition énergétique et du mix électrique européen.
Planète Oui est un fournisseur français d’électricité d’origine renouvelable, de biogaz et de bois de chauffage. Fortement engagé dans la transition énergétique, Planète Oui propose des offres adaptées et innovantes pour contribuer à préserver la planète.
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Bonjour Albert ! Première question : quelle place la transition énergétique occupe-t-elle au sein de la lutte contre le réchauffement climatique ?
L’énergie étant l’une des principales sources d’émissions de CO2 (en Europe et dans le monde), la transition énergétique est essentielle pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Si l’on va dans le détail, il faut garder à l’esprit que tout est une question de priorités : il s’agit de bien mesurer les efforts et les investissements fournis pour réduire notre consommation en énergie, avant d’observer les résultats que l’on obtient effectivement au bout du compte.
Quel est votre avis sur la situation de la France par rapport à la transition énergétique ?
Certes, la France est particulièrement concernée (tout comme l’Europe) par la transition énergétique. En revanche, si l’on réfléchit à l’échelle mondiale, on se rend compte que le problème des émissions de CO2 nous dépasse largement.
Oui, nous devons tous faire des efforts à notre échelle et nous nous devons de montrer l’exemple. Cependant tout ne se joue pas en France…
Que faudrait-il faire, selon vous, pour que l’Europe en finisse avec les énergies fossiles ?
Dans le meilleur des cas, il faudrait établir un échéancier avec une date d’arrêt définitive des énergies fossiles.
Si l’on prend un scénario plus soft, il faudrait établir un coût du CO2 plus élevé qui, progressivement, rendra les énergies fossiles de moins en moins rentables et les sortira mécaniquement du mix électrique européen.
« […] il faudrait établir un coût du CO2 plus élevé qui, progressivement, rendra les énergies fossiles de moins en moins rentables et les sortira mécaniquement du mix électrique européen. »
Cette augmentation du coût du CO2 serait à double portée :
- Elle permettrait de réduire considérablement les émissions de CO2, donc l’usage des énergies fossiles ;
- À la manière d’une taxe, elle permettrait de ré allouer les fonds dans d’autres postes budgétaires, mais là on parle de politiques économiques.
Selon vous, que faut-il faire pour booster la consommation d’électricité verte en Europe ?
A mon sens, il y a deux manières de faire évoluer le développement des énergies renouvelables en Europe :
- Faire accepter : il faut créer une vraie prise de conscience de l’intérêt de valoriser les énergies vertes. C’est là qu’intervient d’ailleurs QuiEstVert ;
- Rendre accessible : grâce à l’innovation et aux avancées technologiques, les énergies renouvelables sont en passe de devenir plus rentables que les énergies fossiles. Lorsque nous aurons atteint ce point de rupture, tout deviendra beaucoup plus fluide.
Je pense d’ailleurs que l’un ne va pas sans l’autre, et que la croissance progressive du renouvelable en Europe se fera avec beaucoup de développement, à la fois des moyens des production existants et de nouveaux.
A votre avis, les consommateurs sont-ils suffisamment informés sur les moyens d’action qui existent, et notamment la Garantie d’Origine ?
Ce qui est certain, c’est que l’information est là. La question maintenant est : où va-t-on la chercher ?
« Il faut créer le débat »
Je pense que les médias ont fait beaucoup d’efforts pour traiter le sujet des énergies renouvelables. Il s’agit maintenant de créer le débat… Et il y a fort à parier que ce sera l’un des plus gros sujets de la présidentielle.
Qu’est-ce que peut faire un consommateur français qui veut agir pour la transition énergétique ?
Il y a d’un côté toutes les petites actions du quotidien qui, à l’échelle collective ont un réel impact.
Mais je pense qu’il faut avant tout intégrer la question dans un maximum de débats, pour créer la discussion et optimiser l’acceptabilité des énergies renouvelables auprès de l’opinion publique. Car, si l’on y réfléchit bien, il y a au départ un problème d’infrastructures, ce qui nous mène à un problème politique, donc à un débat public.
Que répondre à des personnes qui se positionnent contre le développement des énergies renouvelables (EnR) ?
Je leur poserais surtout une question : pourquoi ?
Il s’agit ici d’un éternel débat, avec des arguments anti renouvelables aussi nombreux que divers…
Si l’on prend l’argument de l’intermittence, pour le solaire par exemple : certes, le soleil ne brille que la journée, mais nous pouvons être sûrs que les panneaux produiront tous les jours. Par ailleurs, en répartissant la technologie sur tout le territoire, cela permettrait d’équilibrer la production sur l’année.
« Je pense que le renouvelable s’inscrit dans l’évolution des choses […] »
On peut aussi prendre l’exemple de l’esthétique des éoliennes, argument souvent utilisé par les personnes opposées au renouvelable. Je pense qu’il y a un moment où il faut faire des choix. J’imagine que les premiers trains à vapeur n’ont pas dû plaire aux agriculteurs de l’époque…
En bref, je pense que le renouvelable s’inscrit dans l’évolution des choses et que le débat s’essoufflera du lui-même.
Par quelles actions Planète Oui s’engage-t-elle dans la transition énergétique ?
Planète OUI s’engage à plusieurs niveaux :
- Avec les producteurs : nous valorisons financièrement l’énergie qu’ils produisent ;
- Nous travaillons avec des offres d’énergie locale, qui contribuent fortement au débat public ;
- En proposant des offres d’électricité verte avec Garanties d’Origine, nous contribuons au soutien de la filiale renouvelable.
Par ailleurs, nous appliquons une politique RSE assez claire, qui intègre des éco gestes du quotidien et le bilan carbone de l’activité chaque année.
Y a-t-il des évolutions, de nouveaux produits ou services à venir chez Planète Oui dans les prochains mois / années à venir ?
Nous essayons de répondre à la question de l’intermittence des énergies renouvelables. Pour cela, nous travaillons sur les problématiques de stockage de l’électricité, qui va être un gros sujet dans les années à venir.
Le mot de la fin ?
Je pense que QuiEstVert joue un rôle important et que l’association contribue à la prise de conscience générale de l’ensemble des acteurs. Par ailleurs, elle effectue un rôle de pédagogie nécessaire de sur un sujet qui est bien souvent trop abstrait.
💬 Retrouvez les interviews des autres membres de QuiEstVert :
Rodolphe Schennen – Managing Director chez Commerg
José Caballero – Directeur Général Adjoint chez Mint
Julien Tchernia – PDG et fondateur chez ekWateur
Antoine Garcier – Directeur Général chez ENERGIE D’ICI
Aurélien Barbier – Responsable Valorisation Énergétique chez Green-Access
Dania Piccioli – Directrice Marketing et Communication chez Nvalue
Ivan Debay – CEO chez Origo
Photo by Marten Bjork ; Ryoji Iwata ; Gonz DDL
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Alors que la France figure tristement parmi les derniers en Europe à consommer de l’électricité verte avec 17,43 % seulement, des millions de Français cherchent à agir en marchant pour le climat ou en luttant contre l'écologie punitive.
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Notre objectif : faire de la France le 1er pays consommateur d'électricité verte en Europe
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