Idées reçues sur l’électricité verte
Mise à jour le 14 Juin 2024
Après un premier volet, dédié aux Idées reçues sur l’électricité, nous voici de retour pour parler électricité verte cette fois-ci. Vous l’aurez compris, nous allons ici aborder la question du renouvelable : comment peut-on être sûr de consommer vert ? Est-ce vraiment écologie ? L’électricité verte peut-elle vraiment couvrir l’ensemble de nos besoins énergétiques ? Tout un tas de questions que nous allons aborder une à une pour lever le voile sur ce sujet souvent controversé.
Voici les idées reçues sur lesquelles on lève le voile ! Alors, à votre avis, Vrai ou Faux ?
- Consommer de l’électricité verte, c’est plus cher
- Il est impossible de savoir si je consomme de l’électricité verte
- Consommer de l’électricité verte française, c’est mieux
- Il est possible de consommer de l’électricité verte venant d’un autre pays
- Un contrat d’achat direct me donne la preuve que l’électricité est vraiment verte
- Tous les fournisseurs d’électricité verte ne se valent pas
- L’électricité verte, ce n’est pas vraiment écologique
- Les grands barrages hydroélectriques ne produisent pas de l’électricité verte
- L’électricité verte est moins polluante que l’électricité produite grâce au nucléaire
- Une production d’électricité décarbonée ne peut pas subvenir à tous nos besoins énergétique
- Les éoliennes et les panneaux solaires, c’est moche
Idée reçue n°1 : Consommer de l’électricité verte, c’est plus cher.
VRAI et FAUX
Un contrat d’électricité verte présente deux composantes. D’un côté, l’accès au réseau électrique, associé à un service de responsabilité d’équilibre qui est assuré par le fournisseur (plus d’explications dans l’article « Le marché de l’électricité : entre flux physiques et conventions »). De l’autre, l’achat de Garanties d’Origine (GO) associé à la consommation, qui va prouver l’origine renouvelable de l’électricité. Les GO ont un coût puisqu’elles rémunèrent les producteurs qui utilisent les énergies renouvelables (EnR) pour produire de l’électricité. En théorie, une offre d’électricité verte est donc plus chère qu’une offre d’électricité dite « grise » (utilisant des énergies fossiles/fissiles : charbon, gaz, nucléaire ou pétrole).
Toutefois, il faut souligner que de nombreux contrats d’électricité verte proposent des prix moins élevés que des offres grises. Comment ? Aujourd’hui, la majorité des offres sont indexées sur le tarif réglementé de vente (TRV), qui est le tarif exclusivement proposé par EDF (fournisseur historique, encore majoritaire sur le marché de la fourniture). Depuis 2007, le marché de l’électricité a été ouvert à la concurrence, laissant place à de nouveaux fournisseurs dits « alternatifs ». Ces derniers ont bénéficié d’un marché de gros très bas. Cela leur a permis de proposer des prix inférieurs au TRV (dont le niveau est imposé par l’Etat), tout en faisant de la marge.
Ainsi, il existe un bon nombre d’offres d’électricité verte moins chères que l’offre au TRV d’EDF. En conclusion, si vous êtes chez EDF, il y a de fortes chances pour que vous puissiez souscrire une offre verte moins chère que celle que vous payez actuellement. Et ça c’est cool !
Idée reçue n°2 : Il est impossible de savoir si je consomme de l’électricité verte.
FAUX
Si vous avez lu notre premier volet des Idées reçues sur l’électricité, vous savez déjà que l’on ne peut pas tracer l’électricité d’un point de vue physique. En revanche, on peut savoir quelle centrale injecte quoi dans le réseau et quel consommateur soutire quoi. Et c’est exactement la vocation des Garanties d’Origine (GO) qui sont l’unique preuve juridique de l’origine de l’électricité consommée en Europe.
Exemple d’une Garantie d’Origine avec toutes les informations qu’elle comporte.
Lorsqu’une centrale d’électricité d’origine renouvelable produit et injecte 1 MWh dans le réseau, une GO est également émise et donnée au producteur. C’est le teneur de registre mandaté par l’Etat qui s’en charge. La GO atteste du caractère renouvelable de la production de ce MWh. Elle est la carte d’identité du MWh injecté. Elle contient un numéro unique, l’identification de la centrale de production avec sa localisation, sa puissance, mais aussi la technologie et l’énergie utilisées, ainsi que la date de mise en service de la centrale. Soit toutes les informations pertinentes sur ce MWh produit.
En choisissant une offre d’électricité avec des GO précises, vous connaîtrez ainsi l’origine de votre électricité. Petit conseil, soyez vigilant quant aux informations communiquées par votre fournisseur. Certains avancent d’autres arguments que celui de la GO pour justifier le caractère vert de leur électricité. Ces arguments sont faux et n’ont aucune valeur juridique.
Il faut garder à l’esprit que le moyen le plus efficace et durable de contribuer au développement des énergies renouvelables est via la consommation d’électricité verte associée à des GO. Ainsi il sera possible de tendre vers un mix électrique majoritairement renouvelable à l’échelle européenne.
Idée reçue n°3 : Consommer de l’électricité verte française, c’est mieux.
VRAI
En consommant de l’électricité verte dont les GO sont issues de centrales de production françaises (oui, cela peut être un critère de choix), vous valorisez et rémunérez des producteurs d’électricité verte française. Par votre acte de consommer vert et français, vous participez ainsi à la transition énergétique. Comment ? En maintenant des installations renouvelables et en développement de nouveaux moyens de production respectueux de l’environnement sur notre territoire. Plus la demande pour de l’électricité verte française sera forte, plus nos producteurs pourront se développer et peser dans le mix énergétique global… Faisant ainsi fermer des centrales polluantes. Par extension cela permettra aussi de créer des emplois dans les filières du renouvelable et ce, directement chez nous !
Toutefois, il ne faut pas perdre de vue qu’une centrale exploitant des EnR, qu’elle soit située sur le territoire français, norvégien ou polonais, répond aux objectifs de transition énergétique finalement communs à tous les pays d’Europe. Dans le précédent volet des « Idées reçues sur l’électricité », nous mettions en avant le fait que le réseau électrique est européen, et que physiquement nous partageons tous la même électricité. L’objectif final et commun demeure la production d’électricité sans émission de gaz à effet de serre et ce, à l’échelle européenne. Or une centrale qui exploite une énergie renouvelable, qu’elle soit située en France, en Pologne ou en Suède répond à ces ambitions. La transition énergétique n’a pas de frontière !
Idée reçue n°4 : Il est possible de consommer de l’électricité verte venant d’un autre pays.
VRAI
Vous avez fait le choix de consommer de l’électricité verte, c’est top ! Comme nous l’avons expliqué au-dessus, notre réseau électrique est fortement interconnecté avec les autres pays européens. Vous pouvez ainsi consommer de l’électricité verte provenant en partie ou totalement d’Espagne, du Danemark ou même de Norvège.
Comment est-ce possible ? Petit point de physique. Le signal électrique se déplace dans les lignes électriques à une vitesse de 200 000 km/seconde. Soit deux tiers de la vitesse de la lumière. Inutile de vous faire un dessin pour comprendre que l’électricité circule donc de manière quasi instantanée dans le réseau électrique européen. Comme nous le disions en Idée reçue n°2, l’objectif premier de la consommation d’électricité verte, c’est l’accomplissement de la transition énergétique. Qu’elle soit danoise ou italienne, l’électricité verte, lorsqu’elle est consommée, sert cet objectif. Peu importe de quel pays provient l’électricité, il vaut mieux qu’elle soit produite sans émettre de gaz à effet de serre, plutôt qu’elle le soit par une centrale à charbon.
Consommer de l’électricité verte française présente un intérêt !
Cependant, demander de l’électricité d’origine renouvelable française montre un intérêt supplémentaire. Si tous les français s’approvisionnaient en l’électricité issue de centrales françaises, cela donnerait à nos producteurs les moyens d’investir davantage, plus rapidement… Et surtout de développer des moyens de production sans subvention, financés seulement grâce à ses consommateurs. En exigeant des GO françaises, le consommateur limite ainsi les offres disponibles et augmente la valeur des GO répondant à son exigence : c’est la loi de l’offre et de la demande. Avec beaucoup de demandes pour des GO françaises, il est possible de développer des moyens de production sans subvention, financés seulement grâce à ses consommateurs.
L’électricité d’origine renouvelable comme moyen de tendre vers la transition énergétique.
C’est le cas, aujourd’hui aux Pays-Bas, où d’importants projets (notamment éoliens en mer) voient le jour de cette manière. Les hollandais sont très sensibilisés à l’électricité et sa pollution. Par exemple, en 2018, ils ont été nombreux et nombreuses à consommer de l’électricité provenant de moyens renouvelables de leur propre pays. Cette forte demande de Garanties d’Origine des Pays Bas, a eu pour effet une importante croissance des prix de la GO hollandaise : 7€ le MWh (comparé à 0,37€ en France la même année).
Ce qui est intéressant de noter, c’est le fait que les hollandais soient prêts à payer plus cher pour une électricité moins polluante et locale. Ainsi des centrales d’énergies renouvelables gigantesques voient le jour sans aucune aide de l’Etat aux Pays-Bas. En plus de décarboner fortement leur mix électrique, les consommateurs hollandais participent activement à créer de l’emploi qualifié et des richesses dans leur pays. Un exemple à suivre ? Nous on pense que oui ! 😊
👉 Pour avoir plus d’informations sur les emplois créés par les énergies renouvelables, on vous conseille cet article 📃.
Idée reçue n°5 : Un contrat d’achat direct me donne la preuve que l’électricité est vraiment verte.
FAUX
Certains fournisseurs prétendent être plus « verts » que les autres en revendiquant l’achat d’électricité directement auprès du producteur, sans intermédiaire. Un argument marketing pour présenter leurs offres d’électricité comme plus transparentes ou plus vertueuses pour l’environnement. La raison se résume facilement. Une entreprise dite de « fourniture d’électricité » ne fournit pas réellement de l’électricité physique. La fourniture de l’électricité physique est le monopole des gestionnaires du réseau électricité. En France, il s’agit de RTE, Enedis et des entreprises locales de distribution (ELD). De plus, non seulement un fournisseur d’électricité ne fournit pas physiquement de l’électricité, mais il n’est pas capable d’en acheter ou d’en vendre. Il joue en réalité le rôle de responsable d’équilibre pour le compte de ses clients en procédant à des nominations auprès du réseau.
Dans notre premier volet des Idées reçues sur l’électricité (Idée reçue n°8), nous vous expliquons en quoi l’achat direct peut être qualifié de greenwashing et pourquoi c’est un argument trompeur pour le consommateur.
Idée reçue n°6 : Tous les fournisseurs d’électricité verte ne se valent pas.
VRAI
Soyons bien d’accord sur le fait qu’il n’existe pas d’électricité de meilleure qualité qu’une autre. Quel que soit le fournisseur par lequel vous passez ou votre offre d’électricité, sa qualité ne changera pas. L’électricité est une énergie, elle n’a ni couleur, ni odeur. Un MWh de nucléaire est strictement équivalent à un MWh d’hydraulique, et votre maison sera éclairée de la même manière.
Ensuite il faut bien différencier un fournisseur d’une offre d’électricité. Un fournisseur d’électricité peut proposer 2 types d’offres d’électricité simultanément : une offre grise et une offre verte. Ou encore plus compliqué à distinguer, une offre verte française et une offre verte européenne.
Ce qui différencie 2 offres vertes, c’est où et comment ce MWh est produit. C’est-à-dire, vous pouvez choisir une offre verte finançant des éoliennes danoises ou une installation hydraulique française. Pour savoir cela, vous devez être attentif aux Garanties d’Origine associées aux offres et si le fournisseur est bien transparent sur l’origine de l’électricité.
Idée reçue n°7 : L’électricité verte, ce n’est pas vraiment écologique.
VRAI et FAUX (mais plutôt faux)
Tout d’abord, il faut savoir que toute consommation d’énergie a un impact sur l’environnement. C’est également valable pour les énergies renouvelables : la construction et le démantèlement des installations entraînent des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Mais comment connaître leur impact exact ? Pour cela, il faut d’abord se pencher sur l’ACV (analyse du cycle de vie), une méthode d’évaluation qui permet de connaître le bilan environnemental d’un moyen de production, sur toute sa durée de vie. Dans le cas d’une éolienne par exemple, l’ACV tient compte de son installation, de son fonctionnement, de sa maintenance et de son démantèlement.
Une fois que l’on connaît l’impact énergétique d’une installation, il nous faut ensuite calculer son TRC (temps de retour carbone). Cette donnée nous permettra de connaître le temps nécessaire de production d’électricité pour amortir les gaz à effet de serre rejetés lors de sa construction et de son démantèlement. Donc dans un sens, oui, toute construction de moyen de production d’électricité (exploitant des énergies renouvelables ou non), émet du CO2 et pollue notre atmosphère.
Émissions de gaz à effet de serre par technologie
Source : Bilan GES, ADEME 2023 [1]
Contrairement à l’électricité verte, l’électricité « grise » pollue lorsqu’elle est produite
MAIS. Il faut bien faire la distinction entre technologie de production d’électricité et énergie utilisée. Nous avons d’un côté l’électricité dite « grise », qui exploite des énergies fossiles ou nucléaire. L’exploitation de ces énergies a de forts impacts sur l’environnement, notamment en matière d’émissions de CO2 pour le fossile. Certes, le nucléaire n’émet pas de CO2 en produisant de l’électricité, mais ses centrales produisent des déchets radioactifs que l’on peine à recycler et qui sont donc stockés sous terre ou dans des entrepôts. Notons également que pour toutes ces sources d’énergie, les réserves en matières sont limitées, donc non pérennes dans le temps.
De l’autre côté, nous avons l’électricité dite « renouvelable». Premier point : la production d’électricité à partir des énergies renouvelables émet peu de CO2. Deuxième point, les ressources utilisées sont inépuisables : le vent, l’eau, le soleil, les déchets et la chaleur de la terre. Donc, même si la construction et la maintenance des moyens de production produisant de l’électricité d’origine renouvelable émettent du CO2, les énergies qu’ils exploitent ne le sont pas, et c’est là toute la différence. Les analyses en ACV et TRC ne font aucun doute là-dessus.
« Même si la construction et la maintenance des moyens de production produisant de l’électricité d’origine renouvelable émettent du CO2, les énergies qu’ils exploitent ne le sont pas, et c’est là toute la différence. »
Dernière chose : les énergies renouvelables présentent un atout important sur le plan géopolitique. Au regard des faibles quantités de pétrole et de charbon présentes sur notre territoire et de l’absence totale d’uranium, nous sommes aujourd’hui contraints d’importer ces ressources depuis l’étranger. Résultat : la France dépend fortement des pays exportateurs qui, de surcroît, sont généralement des régions du globe géopolitiquement instables. Vous l’aurez deviné, en plus de leurs vertus environnementales, les énergies renouvelables constitueraient aussi un moyen de rendre notre pays indépendant quant à l’approvisionnement de son énergie.
Idée reçue n°8 : Les grands barrages hydroélectriques ne produisent pas de l’électricité verte.
FAUX
Petit point historique : l’énergie hydraulique est la plus ancienne source d’énergie (notamment avec la roue à aubes). Aujourd’hui, elle permet de produire de l’électricité grâce au courant de l’eau, que ce soit par sa force ou son débit. Comme les autres énergies renouvelables, l’énergie hydraulique est inépuisable et émet peu de CO2. Elle possède néanmoins une particularité qui lui est propre. Il est possible de la stocker et de la produire à la demande grâce à des réservoirs et des retenues d’eau appelées STEP (stations de transfert d’énergie par pompage). Ce système présente un gros avantage puisqu’il permet ainsi de couvrir des pics de consommation.
Certes, comme toute installation industrielle, l’installation d’un nouveau barrage hydraulique n’est pas sans conséquence. En France, contrairement à d’autres pays, la construction de nouveaux barrages fait systématiquement l’objet d’études poussées sur les impacts environnementaux et sociaux qu’elle pourrait générer. On se rend d’ailleurs compte que dans la majorité des cas, un nouveau barrage hydraulique relève plus de la question sociologique qu’environnementale. Quoiqu’il en soit, il n’en demeure pas moins que l’énergie hydraulique reste intrinsèquement renouvelable.
L’énergie hydraulique est la plus ancienne source d’énergie de notre Histoire.
Idée reçue n°9 : L’électricité verte est moins polluante que l’électricité produite grâce au nucléaire.
C’est compliqué…
Que ce soit à partir des énergies renouvelables ou du nucléaire, la production d’électricité n’émet pas de CO2. Jusque-là, exæquo. Toutefois, si l’on considère l’analyse du cycle de vie (vu en Idée reçue n°7) – c’est-à-dire, si l’on prend en compte les activités d’installation, de maintenance et de démantèlement des infrastructures – on se rend compte que les centrales nucléaires émettent par exemple moins de CO2 qu’un parc éolien (respectivement 6 gCO2 eq./kWh contre 14,1 gCO2 eq./kWh) [2]. Notons que, dans les deux cas, les émissions sont très faibles lorsqu’on les compare aux énergies fossiles.
On peut en revanche relever deux points qui jouent en faveur de la production d’électricité d’origine renouvelable. Le premier réside dans la matière utilisée pour produire l’énergie. L’électricité d’origine renouvelable est produite à partir de ressources utilisables à l’infini. A l’inverse, les centrales nucléaires tournent grâce à l’uranium qui est une ressource minière donc disponible en quantité limitée. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que durant tout leur cycle de vie, les centrales nucléaires génèrent des déchets radioactifs. Leur stockage (principalement en entrepôts en France), soulève de nombreuses questions d’un point de vue écologique…
Quoiqu’il en soit, nous pensons que le débat ne doit pas résider dans une confrontation énergies renouvelables vs nucléaire. Nous préférons retenir le caractère extrêmement polluant (émissions de gaz à effet de serre) de la production d’électricité à partir des énergies fossiles.
Idée reçue n°10 : Une production d’électricité décarbonée ne peut pas subvenir à tous nos besoins énergétiques.
SI !
On vous l’accorde, il est aujourd’hui difficile d’envisager une sortie totale et immédiate des énergies fossiles sans se préoccuper des alternatives possibles. C’est d’ailleurs bien pour cela que l’on parle de transition énergétique et qu’elle doit s’opérer sur plusieurs d’années. Les scenarii qui ont vu le jour ces dernières années démontrent que l’hypothèse d’un mix majoritairement renouvelable est envisageable d’ici 30 ans (2050). Parmi eux, le scénario de l’ADEME, qui évoque la possibilité de parvenir à ces objectifs grâce à des actions menées de front. Parmi elles, baisse des consommations, rénovation énergétique, déploiement massif de moyens de production exploitant les énergies renouvelables et baisse du coût des technologies de production d’électricité non polluantes… Néanmoins, il faut reprocher à l’ADEME de ne pas prendre sérieusement les critères économiques à leur proposition.
Certains sont même allés plus loin. C’est le cas de l’Université Finlandaise LUT et du Groupe Energy Watch, qui ont étudié la possibilité d’une transition énergétique totale d’ici 2050 : 100% de consommation d’énergie renouvelable, dans tous les secteurs (cf. graphique ci-dessous).
Scénario d’une transition énergétique d’ici 2050 avec un mix électrique exploitant 100% d’énergies renouvelables
EUREC Publication 2019 – Myths and realities of renewable energy
L’intermittence n’est pas une barrière…
Parmi les arguments souvent évoqués contre les énergies renouvelables, on retrouve souvent celui de leur intermittence. C’est une caractéristique propre aux éoliennes et aux panneaux photovoltaïques, qui dépendent des conditions météorologiques. Il faut cependant bien avoir à l’esprit que les énergies renouvelables sont loin d’être exploitées à leur maximum. Pour ce faire, il faudrait un développement massif de ces dernières afin de générer l’effet de foisonnement. En augmentant la capacité de production de ces énergies (notamment du solaire dans les pays du sud et de l’éolien sur toutes nos côtes), nous exercerions une pression sur le réseau électrique. Certes une éolienne ne produit que lorsqu’il y a du vent… Mais en augmentant le nombre d’éoliennes sur l’ensemble du territoire, nous aurons de moins en moins besoin de solliciter les moyens de production exploitant les énergies fossiles.
Par ailleurs, de nombreuses technologies de stockage sont aujourd’hui à l’essai pour permettre justement de répondre au mieux à la demande en cas de pic de consommation.
Sans aller à la production d’électricité 100% renouvelable, il semble que des solutions optimales incluant du nucléaire et une part de centrales à gaz pour assurer des besoins en pointe puisse permettre d’avoir un mix énergétique du réseau électrique européen qui soit largement décarboné. Cela est important dans la mesure où la transition énergétique invite à consommer moins d’énergie finale en tout mais davantage d’énergie sous forme électrique.
Idée reçue n°11 : Les éoliennes et les panneaux solaires, c’est moche.
Peut être…
Pouvez-vous donner un point de vue objectif sur une œuvre de Picasso ? Difficile… Saviez-vous que la Tour Eiffel était destinée à être démontée après l’exposition universelle tant beaucoup de monde la trouvaient hideuse ? Et saviez-vous que l’on a longtemps considéré que les phares comme des éléments inesthétiques et non naturels pour le paysage marin ? Et si c’était simplement une question d’évolution dans nos perceptions des choses ?
En ce qui concerne les éoliennes, on se heurte exactement à la même question… Le tout est de savoir si l’on préfère supporter la vue des tours de refroidissement de centrales nucléaires, des grosses usines à gaz, ou bien la vue de parcs éoliens et de panneaux solaires… A nous de voir !
Sources :
Tout au long l’article : EUREC ; « Myths and realities of renewable energy »
[1] ADEME, Bilan GES 2023
[2] ADEME, Bilan GES 2023
Photo by Colin Watts & Ivan Bandura
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