Les jeunes se bougent pour le climat
Mise à jour le 7 mars 2023
Ils sont jeunes et animés par la même ambition : agir pour la planète. Conscients qu’ils ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes, ils sont bien décidés à changer les choses par leurs propres moyens. Ils ont entre 10 et 30 ans, viennent de pays du monde entier et sont une véritable source d’inspiration, toutes générations confondues ! Voici leurs histoires…
1. Des jeunes inventifs pour sauver la planète
Plant for the Planet
C’est en 2007 que le projet « Plant for the Planet » de Felix Finkbeiner, un jeune allemand de 9 ans, se fait connaître. À la suite d’un exposé sur le réchauffement climatique, il décide de participer à son niveau pour y remédier. Son plan est simple : planter des arbres partout ! Cette idée est rapidement soutenue par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Cette dernière venait de lancer la « Campagne pour un milliard d’arbres ».
Felix en profite pour organiser des « académies » d’abord en Allemagne puis à l’étranger pour les enfants. Il s’agit de formations gratuites destinées aux jeunes souhaitant agir en faveur du climat. Au programme : sensibilisation aux causes et effets du changement climatique, atelier pour apprendre à planter des arbres, etc. À la fin, ces derniers reçoivent un certificat d »ambassadeurs pour la justice climatique » et sont encouragés à poursuivre cette transmission.
Aujourd’hui, plus de 36 000 enfants ont reçu ce certificat dans 56 pays différents. Dès 2010, l’objectif initial qui était de planter un million d’arbres en Allemagne est atteint et le projet « Plant for the Planet » est désormais une fondation. La prochaine étape est désormais de planter 1000 milliards d’arbres d’ici 2020, ce qui permettrait d’absorber un quart des émissions de CO2 de l’homme.
The Ocean Cleanup
En 2013, c’est au tour de Boyan Slat, âgé de 19 ans, de faire parler de lui. Il est à l’origine d’un projet ayant pour ambition de nettoyer près 99,9% des déchets qui encombrent les eaux internationales. Son invention a la particularité de ne pas utiliser de filet, ce qui permettrait de réaliser cette lourde tâche en seulement 5 ans au lieu de 79 000 ans comme le prédisaient certains scientifiques.
Quand on sait que 8 millions de tonnes de plastique viennent polluer les océans chaque année, on prend conscience de l’ampleur de la tâche. Selon le jeune créateur, il s’agit d’ »une des plus grandes opérations de sauvetage environnemental jamais réalisée ». Il a travaillé sur son prototype avec une équipe d’ingénieur et annoncé en 2017 qu’il se lancerait dans les douze prochains mois au lieu de 2020, comme prévu à l’origine.
Aux dernières nouvelles, plusieurs tests on été réalisés proche des côtés néerlandaises grâce à un prototype de 100 mètres de long. Au vue des améliorations apportées, Boyan prévoit de nettoyer 50% des déchets du Pacifique d’ici cinq ans, contre 42% en dix ans comme prévu au départ.
2. Des voix jeunes certes, mais se font entendre
Vous avez sûrement entendu parler de L’Affaire du siècle, cette action en justice lancée par quatre ONG en décembre 2018 ? L’Etat français est accusé de laxisme en matière de politique environnementale. Il doit prouver que les mesures prises sont suffisamment importantes pour protéger les citoyens du changement climatique.
Cette initiative continue de faire parler d’elle, et pourtant ce n’est pas la première.
Update : le 3 février 2021, la justice a reconnu l’Etat français coupable de « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique. [1]
Our Children Trust
C’est un groupe de huit adolescents qui sont parmi les premiers avoir attaquer en justice l’État de Washington. Pourquoi ? Pour son inaction et cela s’est passé fin novembre 2015. Selon eux, les mesures prises par l’Etat n’étaient pas suffisantes pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 prévues. Épaulés par la fondation Our Children Trust puis par le gouverneur Jay Inslee, ils démarrent leur mouvement en lançant une pétition en 2014. D’abord rejetée, leur action a finalement obtenu gain de cause auprès de la juge.
L’ECY – le ministère local de l’écologie pour l’État de Washington – doit alors réfléchir à une nouvelle réglementation plus stricte. Pour l’un des plaignants, âgé de 13 ans, « cette victoire signifie que le ministère de l’écologie doit désormais tenir compte des générations futures, et intégrer la notion de long-terme et de durabilité dans ses décisions ». Dans d’autres états américains, des procès portés par de jeunes sont en cours comme la Caroline du Nord, le Colorado, et le Massachusetts.
Le témoignage de Timoci Naulusala
En 2017, Timoci Naulusala, 12 ans, va bouleverser les invités de la conférence climat de l’ONU à Bonn en racontant son histoire. Il habite sur les îles Fidji et explique comment, petit à petit, sa vie a basculé. La raison ? La montée des océans et notamment le passage du cyclone Winston en 2016. Catastrophe qui a détruit sa maison, son école, les source de nourriture, d’eau et d’argent pour sa famille… C’est la voix chargée d’émotion qu’il raconte aux décisionnaires présents : « Ma vie était un chaos. Je me suis demandé : « que se passe-t-il ? Que vais-je faire ? » « .
Malheureusement, cette année là, aucune réelle mesure n’est prise.
Pourtant, l’espoir n’est pas vain. L’année d’après, en 2018, tout semble s’enchainer et de nombreuses voix recommencent à s’élever.
Le discours d’un jeune diplômé centralien
Parmi elles, une a fait le tour des réseaux sociaux. Il s’agit de celle de Clément Choisne, jeune ingénieur de l’école Centrale de Nantes. A l’occasion de sa remise de diplôme, il fait un discours pour se faire entendre. Il démarre son plaidoyer en citant Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse ». Bien conscient que, malgré son parcours au sein d’une des plus grandes écoles, il n’est pas formé pour affronter l’un des plus grands défis de sa génération.
En interpellant son directeur d’école, il lui explique son ressenti quant à sa formation : « Je suis perdu, incapable de me reconnaître dans la promesse de vie d’un cadre supérieur en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation ». Il finit toutefois sur une note positive en citant Margaret Mead, une anthropologue américaine : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peuvent changer le monde. C’est toujours comme cela que ça s’est passé ».
La salle entière applaudit et la vidéo de son discours est repartagée sur internet. Elle sera vue plus de 60 000 fois sur les réseaux sociaux et obtient plus de 110 000 vues sur sa chaîne Youtube. Quand à Clément, il a pour le moment accepter un poste de professeur et compte bien se lancer plus tard dans la politique.
3. Agir ensemble, jeunes ou non
Greta Thunberg mobilise les étudiants
Quelques mois plus tôt, Greta Thunberg démarrait à son tour un mouvement de protestation en Suède. Elle décide de sécher les cours tous les vendredis et se rend devant le Parlement suédois pour alerter sur l’urgence climatique. Devenue virale sur les réseaux sociaux, elle est invitée à la COP24 en Pologne ainsi qu’au Forum de Davos, rendez-vous des plus grands chefs d’État et patrons. Du haut de ses 15 ans, elle n’hésite pas à les prendre à parti : “Les adultes répètent sans cesse qu’ils ont une dette envers les jeunes, qu’il faut leur donner de l’espoir. Mais je ne veux pas de votre espoir. (…) Je veux que vous paniquiez. (…) Et je veux que vous agissiez”.
Elle en profite pour lancer un appel à la mobilisation des jeunes du monde entier le 15 mars 2019. Des milliers d’élèves décident de suivre son exemple et descendant alors dans les rues de Suède, de Belgique mais aussi en Australie, à Berlin, aux Pays-Bas et en Suisse !
Malgré un démarrage plus lent, la France n’est pas en reste.
La jeunesse française rejoint le mouvement
Plus de 24 000 élèves des grandes écoles se sont engagés à leur tour en signant le « Manifeste pour un réveil écologique ». La plupart sont de futurs ingénieurs, de futurs avocats ou encore des financiers qui refusent de travailler, à leur sortie d’école, pour des entreprises qui ne respectent pas la planète.
Sur les réseaux sociaux, un autre mouvement original fait partie de lui. Du 15 novembre au 15 décembre 2018, 60 youtubeurs s’engagent dans la campagne « On est prêt ». Il s’agit de relever des défis quotidiens pendant 30 jours en mettant en place des solutions telles que sauver l’énergie, se tourner vers le zéro déchet, économiser l’électricité, manger plus de végétal, etc. Les participants étaient également encouragés à interpeller les politiques au niveau local directement via un outil mis à disposition sur le site du mouvement.
Ces différentes inventions, campagnes ou mouvement lancés ne sont désormais plus des actes isolés. Il ne s’agit plus de s’attendrir devant l’action d’une jeune personnalité mais bien d’agir aux côtés des milliers, voire des millions de jeunes prêts à se bouger pour la planète !
Sources :
[1] Le Monde ; » « L’Affaire du Siècle » : l’Etat condamné pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique », 2021
Crédit photo : RTBF.be
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