Le renouvelable : plus rentable que le charbon ?

Mise à jour le 30 mars 2023

L’IRENA – International renewable energy agency, vient de publier la dernière édition de son rapport sur les coûts de production des énergies renouvelables dans le monde. Première bonne nouvelle, le rapport nous confirme un constat déjà dressé l’année dernière : les énergies renouvelables coûtent de moins en moins cher. Mais ce que l’on retiendra surtout, c’est que les EnR sont désormais plus rentables que les énergies fossiles, et ça on dit oui !

Sans plus attendre, on vous donne le détail de ces deux news qui font plaisir ! 👇

Dans cet article, nous revenons sur ce qu’il faut retenir du rapport de l’IRENA :

• Le coût de production des énergies renouvelables est bel et bien en baisse
• Les énergies renouvelables sont désormais moins chères que le fossile !
• Et si on oubliait le charbon ?

Le coût de production des énergies renouvelables est bel et bien en baisse

Alors que les énergies renouvelables ont enregistré des chiffres record de production l’année dernière (on oserait presque dire merci la pandémie), il apparaît que ces dernières sont définitivement une solution de moins en moins coûteuse pour la production d’électricité.

Ce sont justement les coûts de production que l’IRENA a étudié sur les dix dernières années. Et les chiffres sont plus que parlants :

• Entre 2010 et 2021, l’éolien terrestre a enregistré une baisse de 63% de ses coûts de production, quand l’éolien marin atteignait les 48% ;
• De son côté, l’éolien offshore a vu ses coûts baisser de 54% ;
• Le photovoltaïque à quant à lui battu tous les records, avec une baisse de 87% en dix ans !

Cette tendance s’explique avant tout par des coûts d’installation et d’exploitation moindres. Rappelons un principe de base : il n’existe pas de coûts de matières premières pour la production d’électricité renouvelable (et oui, on n’achète pas le vent, ni l’eau, etc.). Ceci couplé à des économies d’échelle (la création de parcs, notamment éoliens et photovoltaïques, à grande échelle), l’évolution des technologies d’exploitation et des processus de production de plus en plus performants, il en résulte un gain de compétitivité et donc économique plus que conséquent.

Les énergies renouvelables sont désormais moins chères que le fossile !

Outre la baisse significative de leurs coûts de production, les EnR affichent une compétitivité que l’on ne peut plus faire semblant de ne pas voir.

Toujours selon l’IRENA, il apparaît que plus des 2/3 (soit 163 GW) de la capacité renouvelable installée en 2021 (éolien et photovoltaïque) dans le monde étaient moins coûteux que les options au charbon les moins chères.

Et si on oubliait le charbon ?

Mieux que la compétitivité des EnR, c’est bien la question de la rentabilité du charbon qui est posée dans le rapport. L’agence estime en effet que le remplacement des centrales à charbon par des moyens de production renouvelables permettraient de faire baisser la facture de 32 milliards de dollars par an, mais surtout d’éviter les émissions de 3 giga de tonnes de CO2 par an. Oui, c’est énorme.

Pas besoin d’être un expert en énergie pour comprendre l’enjeu de taille que représente le développement des EnR.

Nous sommes tous concernés

Bien que le rapport apporte un éclairage à l’échelle mondiale, il est important de souligner que l’Europe est plus que jamais concernée. Rappelons que le charbon reste la première source d’énergie exploitée en Europe pour la production d’électricité, et que la transition énergétique devient plus que nécessaire.

Là encore, les énergies renouvelables s’imposent comme une option rentable. Le rapport mentionne d’ailleurs qu’en « Allemagne, aucune centrale au charbon existante n’a des coûts d’exploitation inférieurs à ceux d’une nouvelle installation de production à base de solaire photovoltaïque ou d’éolien terrestre ».

Rappelons enfin que les énergies renouvelables ne sont pas uniquement l’affaire des pays qui exploitent encore massivement le fossile. Bien qu’en France notre mix de production électrique soit majoritairement décarboné, notamment du fait de notre utilisation massive du nucléaire, il n’en demeure pas moins que nous partageons le réseau électrique avec nos voisins européens et que donc nos choix de consommation électrique l’impactent en conséquence.

Pour en savoir plus sur cette question, nous vous conseillons notre article « 29% des émissions de CO2 sont dues à l’électricité ».

Conclusion

Les chiffres communiqués par le rapport de l’IRENA sont donc une très bonne nouvelle et s’annoncent de bon augure pour le développement des énergies vertes. On retient le potentiel bien réel du renouvelable. Les énergies renouvelables s’imposent comme une solution viable, rentable et durable pour la production de l’électricité à l’échelle mondiale, répondant à la problématique de plus en plus pressante du dérèglement climatique.

La transition énergétique est l’affaire de tous, et passe en premier lieu par le choix volontaire d’une consommation d’électricité de source renouvelable.

Source :
Pour tout l’article : IRENA ; « Renewable power generation costs in 2021 », 2022

Photo by Raimond Klavins ; Igor Karimov ; Mika Baumeister

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